Couv flanerie domaine

Flânerie au coeur du Domaine national de Saint-Cloud

Distance : 3 KM

Durée : 1H60

Lieu : Centre / Village

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Fière de son histoire et de son patrimoine, la Ville de Saint-Cloud vous invite à flâner dans ses rues et les allées du parc. Grâce à ces « flâneries », venez découvrir le patrimoine historique, artistique et architectural des quartiers de Saint-Cloud et du Domaine national. à l’aide de ce livret, le passionné de patrimoine ou l’amateur de belles promenades pourra cheminer, de manière autonome, en suivant les points numérotés sur le plan (au verso) qui indiquent les lieux emblématiques à découvrir. Cette flânerie vous invite à cheminer au coeur du domaine national de Saint-Cloud, parc du château disparu. Façonnés au XVIe siècle, le château et son parc sont embellis par Monsieur, frère de Louis XIV, et ses architectes Le Pautre et Hardouin- Mansart. La reine Marie-Antoinette poursuit les transformations. Résidence d’été des souverains au XIXe siècle, le château est incendié en 1870 lors de la guerre franco-prussienne. Les ruines sont définitivement arasées en 1892, l’édifice rappelant la Monarchie et l’Empire. Bonne flânerie à tous !

Le parcours débute Avenue de la Grille d’Honneur, devant le musée historique du Domaine national. Situé dans le bâtiment des Écuries basses, où se trouvaient les appartements de Richard Mique, architecte favori de Marie-Antoinette, ce musée évoque l’histoire du Domaine de Saint-Cloud et de ses occupants en présentant mobilier, objets d’art, portraits, maquettes, gravures, et photographies. Nous vous invitons à venir le découvrir. À droite du musée historique, sur les hauteurs, se trouve le pavillon de Valois.

L’ancien pavillon de Valois est le seul bâtiment qui ait échappé à l’incendie du palais en 1870. Il abritait les cuisines et les services de la Bouche au rez-de-chaussée ainsi que des petits appartements de service dans les étages. Dans le cadre de la loi du 9 août 1879, Jules Ferry, partisan d’une école républicaine, laïque et obligatoire, crée des écoles normales dans chaque département, pour assurer la formation des instituteurs. Cette loi engendre la création, en 1882, de l’École normale supérieure d’enseignement primaire de Saint-Cloud destinée aux garçons. Le premier directeur de l’ENS est Auguste Jacoulet (1830-1909) ; il occupera cette place jusqu’en 1899. L’institution a pour vocation de former des professeurs des écoles normales primaires, mais aussi des directeurs et des inspecteurs de l’enseignement primaire. Les élèves sont recrutés sur concours. L’École comprend quatre promotions dont deux littéraires et deux scientifiques, de dix élèves chacune. La durée des études est d’abord fixée à deux ans. Au cours de la Première Guerre mondiale, l’École normale supérieure de Saint-Cloud prend le nom d’hôpital auxiliaire no 105, aménagé pour recevoir les blessés du front dès le 2 novembre 1914. L’École est transformée en École nationale de préparation à l’enseignement dans les collèges par le gouvernement de Vichy en 1940. Une troisième année d’étude est créée ainsi que quatorze options. Les Écoles normales primaires et le brevet supérieur sont également supprimés. Après la Libération, l’École reprend son nom et sa destination d’École normale supérieure. La recherche scientifique est l’une des missions fondamentales de l’ENS. De nombreux centres de recherche pédagogique se développent au cours des années, comme le laboratoire de biogéographie, de lexicologie politique ou encore le Centre de recherche et de diffusion du français (Credif). En 1956, la durée de la scolarité est portée à quatre ans. En 1987, les sections littéraires de l’École normale supérieure de Fontenay-aux-Roses et de l’ENS de Saint-Cloud fusionnent tandis que les sections scientifiques sont gérées par l’ENS de Lyon. En 2000, l’ENS Fontenay- Saint-Cloud est délocalisée à Lyon et prend le nom d’École normale supérieure-Lettres et sciences humaines. En 2002, le pavillon de Valois est attribué au personnel de l’Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM) de l’académie de Versailles, mais, le bâtiment ne correspondant pas à ses besoins, celui-ci est réaffecté en 2006 au ministère de la Culture et de la Communication. Depuis, le pavillon est utilisé pour le tournage de films. Citons, par exemple, Miserere de Michele Placido en 2012.

À proximité du pavillon de Valois, se trouve l’emplacement de l’ancien château. Son histoire commence à la fin du XVIe siècle, quand Catherine de Médicis (1519-1589), reine de France et épouse d’Henri II, acquiert le 9 janvier 1577 l’Hôtel d’Aulnay et ses dépendances. Elle offre peu de temps après son domaine à l’un de ses écuyers, Jérôme de Gondi (1550-1604). Celui-ci fait raser l’Hôtel d’Aulnay afin de construire une nouvelle villa dans un style italien avec terrasses et jardins. Cette demeure devient l’une des plus belles de la région. C’est dans la maison de Gondi qu’Henri III va se réfugier pendant les guerres de Religion. Il y sera assassiné par le moine Jacques Clément. En 1654, Barthélémy Hervart, intendant aux finances de Louis XIV, acquiert la propriété. Il fait bâtir une nouvelle aile sud, embellit les jardins puis est contraint de vendre l’ensemble au roi Louis XIV qui l’affecte à son frère, le futur duc d’Orléans (1640- 1701). Monsieur fait appel aux plus grands artistes pour concevoir les jardins et la décoration des appartements. André Le Nôtre (1613-1700) est chargé de dessiner les jardins. Antoine Le Pautre dessine le plan du nouveau château. Un corps de logis central et une aile nord sont ajoutés à l’aile sud existante, donnant ainsi au château la forme en U qu’il conservera jusqu’à sa destruction. Monsieur sollicite ensuite les architectes Jean Girard (1639-1708), qui prolonge, vers 1680-1681, l’aile nord par une orangerie, et Jules Hardouin-Mansart (1646-1708). L’intérieur est conçu par des artistes célèbres de l’époque, comme Jean Nocret, Jean Cotelle le Jeune, Antoine Coypel. Pierre Mignard (1612-1695), dès 1677, réalise les peintures qui ornent les plafonds du salon de Mars, du salon de Diane et surtout de la galerie d’Apollon qui est inaugurée par le roi Louis XIV le 10 octobre 1678. En 1785, le roi Louis XVI acquiert le château pour Marie-Antoinette qui confie les travaux d’agrandissement à son architecte Richard Mique. De la Révolution à la chute du Second Empire, le palais est peu modifié, mises à part la décoration intérieure et la destruction de l’orangerie sous Napoléon III. Le 13 octobre 1870, au cours de la guerre franco-prussienne, un obus français destiné aux batteries prussiennes postées dans le parc explose malencontreusement dans la chambre de l’Empereur. Il déclenche un incendie qui détruira le palais de Saint-Cloud. Les ruines sont définitivement arasées en 1892. Les parterres de fleurs et les ifs taillés en cône permettent aujourd’hui d’évoquer l’emplacement du château disparu.

Le jardin du Trocadéro n’est pas directement accessible, il surplombe la terrasse du château, vous pourrez y flâner lors d’une prochaine promenade. Le jardin du Trocadéro compte une grande variété d’essences d’arbres et d’arbustes et est agrémenté d’une pièce d’eau appelée « lac du Trocadéro ». Il a été conçu sous Louis XVIII, par l’architecte Maximilien Joseph Hurtault pour les enfants de France, Henri, duc de Bordeaux, et Louise d’Artois, future duchesse de Parme, enfants du duc et de la duchesse de Berry. Il s’agit d’un jardin anglais auquel les enfants peuvent facilement accéder grâce à une passerelle qui y mène directement depuis le troisième étage du château. Son nom rappelle la prise du fort du Trocadéro de Cadix le 31 août 1823, qui a rétabli le roi d’Espagne Ferdinand VII sur le trône. Un petit pavillon en bois, destiné à Mademoiselle, Louise d’Artois, est construit dans le jardin en 1829, par le menuisier Anthelme Poncet, entrepreneur de menuiserie.

De plan octogonal, il comprend une terrasse bordée par une balustrade, une pièce principale équipée d’une cheminée et un couloir de desserte. Distingué par son décor exotique constitué de lambrequins, de festons, de quadrilobes et de verres colorés, l’édifice est rapidement baptisé « pavillon mauresque » ou « pavillon turc ». En 1833, le pavillon est démonté et transporté sur la place centrale du jardin. En mauvais état à la fin du XIXe siècle, il est loué à partir de 1891 à un concessionnaire qui souhaite y installer une buvette. De nouveau abandonné après la Seconde Guerre mondiale, son état se dégrade, jusqu’à sa destruction par un incendie accidentel dans le courant des années 1960. Le Domaine de Saint-Cloud a obtenu en 2005 le label Jardin remarquable en partie grâce au jardin du Trocadéro dans lequel vous pouvez profiter de magnifiques arbres comme des cèdres de l’Atlas ou du Liban, des pins noirs d’Autriche ou encore des thuyas géants.

Le parterre des 24 jets, aménagé à l’époque de Monsieur, forme un rond-point en demilune d’où rayonnent cinq allées. Il sépare deux espaces du domaine : le Petit Parc situé à proximité du château et le Grand Parc composé de parcelles forestières. Cette séparation est matérialisée par des grilles en fer forgé de part et d’autre des pièces d’eau. Dessinant une clôture visuelle, les grilles d’eau formées par l’alignement des douze jets d’eau de chaque côté se placent dans la continuité des grilles réelles et renforcent symboliquement la séparation des espaces. Les huit termes en pierre décorant le pourtour sont ceux que commanda Napoléon III en 1864 : ils représentent des divinités romaines (Bacchus, Hercule, Cérès, Jupiter, Neptune, Vénus, Flore, Apollon).

À l’époque des Gondi, un premier petit bassin circulaire est creusé à cet endroit. En 1675, il est remplacé par un vaste miroir d’eau, appelé bassin des Cygnes, conçu par l’architecte Antoine Le Pautre. Celuici est alors destiné à mettre en valeur le château par le jeu des reflets. À la fin des années 1690, l’architecte Jules Hardouin- Mansart fait ajouter deux rampes latérales ainsi que des fontaines. Supprimées à la fin du XVIIIe siècle, les fontaines sont restituées par Alfred Leclerc, architecte du domaine, vers 1900.

Le Défi du Soleil est une sculpture en bronze qui a été commandée en 1986 par l’État à Gérard Garouste. Conçue à l’origine pour le jardin du Palais Royal, elle prend finalement place dans le Domaine national de Saint-Cloud en 2013, presque trente ans après sa création. L’artiste modifie alors la disposition du groupe sculpté : les deux statues à l’origine éloignées dialoguent à présent, prenant place sur une structure circulaire de six mètres de diamètre. Les personnages nés d’un rêve, « Le Classique et l’Indien » font écho au thème développé par Nietzsche de la dualité de l’apollinien et du dionysiaque : l’un incarne la dimension solaire et classique, l’autre la part intuitive et terrienne qui coexistent en chaque être humain. Orné de combinaisons de symboles en haut-relief (quatre aiguilles et trois attributs), le pourtour de la terrasse en bronze se présente comme un jeu, le Classique défiant l’Indien de trouver la logique des différentes combinaisons.

La lanterne de Démosthène est installée en 1803, sous le Consulat, au Rond-point de la Balustrade, point culminant du parc de Saint-Cloud. Ce monument n’existe plus aujourd’hui. À l’occasion de son Voyage pittoresque en Grèce en 1782, le comte de Choiseul- Gouffier (1752-1817) demande à Louis- François Sébastien Fauvel (1753-1838), peintre d’histoire formé à l’Académie royale de peinture et de sculpture qui l’accompagne, d’exécuter un moulage en plâtre d’un édifice athénien de marbre appelé « monument chorégique de Lysicrate ». Celui-ci a été construit au pied de l’Acropole en 335-334 av. J.-C. afin de commémorer la victoire de jeunes combattants à des jeux théâtraux. Dès cette époque, ce monument est désigné par le terme de « lanterne », en référence à sa forme de rotonde. En 1801, les frères Trabucchi réalisent une copie en terre cuite à partir des plâtres rapportés à Paris. Présentée au Louvre au cours de l’Exposition des produits de l’industrie française de 1802 l’oeuvre obtient une médaille d’argent. Dominique Vivant Denon (1747-1825), premier directeur du Louvre et des musées nationaux (1802-1815), attire l’attention de Bonaparte et Joséphine sur ce succès. Cette dernière, séduite, commande le monument pour le parc de Saint-Cloud. Bonaparte fait installer un éclairage dans cette réplique qu’il place au sommet d’une tour carrée en pierre blanche de 18 mètres de hauteur édifiée par l’architecte Pierre Fontaine (1762-1853). Il fait allumer la lanterne lorsqu’il réside au palais afin de signaler aux Parisiens sa présence à Saint- Cloud. Les visiteurs peuvent accéder au sommet par un escalier intérieur afin de profiter d’un vaste point de vue sur Paris. La lanterne attire curieux et artistes qui se plaisent à choisir ce monument insolite comme sujet de composition. La lanterne de Démosthène est détruite par les Prussiens au cours de la guerre de 1870.

La Grande Cascade, située en contrebas du château, représente incontestablement l’ouvrage le plus remarquable et le plus célèbre du Domaine national de Saint- Cloud. La Grande Cascade se compose de la Cascade haute, réalisée de 1660 à 1665 à partir du dessin d’Antoine Le Pautre (1621- 1679), premier architecte de Monsieur, et de la Cascade basse construite en 1698- 1699 par Jules Hardouin-Mansart (1646- 1708), premier architecte de Louis XIV. Les deux ouvrages sont séparés par l’allée du Tillet. Dégradée par les intempéries et les guerres, la Grande Cascade a régulièrement été restaurée depuis l’époque de Monsieur, tout en respectant le programme iconographique originel. La Cascade haute, oeuvre de Le Pautre, comporte une partie centrale de neuf nappes en gradin, séparée des deux rampes latérales par deux couloirs.

Dominée par une fontaine ronde, chaque rampe latérale est composée de deux rangées de sept petits bassins arrondis d’où jaillit l’eau. Au fond de chacun des couloirs se trouve une fontaine en forme de tour sur laquelle est posée une baleine dont le nez et la bouche crachent de l’eau. Les trois corps sont liés par une sorte de pont percé de deux arcades au niveau des couloirs et délimité par une balustrade sur laquelle se trouvent quatre statues d’inspiration antique représentant Hercule et des faunes. Le groupe central couronnant la cascade est une reconstitution moderne en pierre de l’oeuvre La Seine et La Marne réalisée, en 1734, par le sculpteur Lambert- Sigisbert Adam (1700-1759). Ces deux statues, à demi couchées, personnifiant des fleuves, tiennent une urne d’où s’élance l’eau de la cascade. En dessous, deux dragons crachent également de l’eau, tout comme des masques grotesques en plomb placés sur l’ensemble de l’ouvrage. Dans la partie basse de la Cascade haute sont disposées, de part et d’autre des rampes, les statues des quatre Vents : Borée, Zéphyr, Eurus et Auster. L’allée du Tillet est rythmée par des sculptures en pierre représentant, d’une part, Pan et Syrinx, et d’autre part, Persée et Andromède. Quant à la Cascade basse, elle est composée de trois buffets d’eau ornés de masques, de dauphins et de grenouilles et d’un bassin circulaire. L’eau s’écoule enfin dans un canal se terminant en forme ovale et agrémenté de jets. Les jeux d’eau attirent en grand nombre les visiteurs. Lorsque Napoléon et Marie- Louise célèbrent leur mariage civil à Saint- Cloud, le 1er avril 1810, l’Empereur fait jouer les eaux de la Grande Cascade illuminée de façon magistrale. Aujourd’hui encore, la Grande Cascade attire le public. Au mois de juin notamment, l’événement « Concerts et jeux d’eau » du Domaine national de Saint-Cloud invite à découvrir des musiciens autour de l’animation des cascades, des jets et des bassins du parc.

Cet ensemble sculpté surplombait le fronton du palais de l’Industrie situé sur les Champs-Élysées à Paris lors de l’Exposition universelle de 1855. Il représente La France couronnant de lauriers l’Art et l’Industrie réalisé par Elias Robert, entouré de deux groupes d’enfants de Georges Diebold. La France debout, de style néogrec, mesure 6 mètres de hauteur et tenait deux couronnes de laurier, aujourd’hui disparues, au-dessus des allégories de l’Art et de l’Industrie, assises de part et d’autre. Le fronton resta en place jusqu’en 1899, date à laquelle le palais de l’Industrie est détruit au profit du Petit et du Grand Palais édifiés pour l’Exposition universelle de 1900. Le fronton est transféré à Saint-Cloud suite à un arrêté daté du 25 novembre 1899.

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