Gisèle et Jean-Claude Thomas, la mémoire en partage

Ils font Saint Cloud 04/10/2021

À Saint-Cloud, le devoir de mémoire n’est pas un vain mot : Gisèle et Jean-Claude Thomas assurent avec ferveur l’hommage aux combattants et la transmission du souvenir.

Gisèle Thomas a été maîtresse d’école – c’est la dénomination qu’elle préfère – à Saint-Cloud depuis 1962, et n’a jamais vraiment cessé de l’être depuis. Avec son mari, photographe, président du Souvenir français de Saint-Cloud, ils assurent fidèlement une mission pédagogique indispensable : transmettre le souvenir des guerres passées, honorer la mémoire des morts au champ d’honneur et de ceux qui se sont distingués par de belles actions au service de la France.

Des cours aux commémorations

Clodoaldienne depuis 1955, Gisèle Thomas a enseigné pendant dix-sept ans à l’école de Montretout, qu’elle est ensuite revenue diriger après une escapade sévrienne d’une vingtaine d’années. Pilier des cérémonies patriotiques, où elle emmène dès que possible ses élèves, la directrice d’école est vite repérée par le président du Comité d’entente des anciens combattants, Léon-Jacques Mayer, un ancien de la 2e D.B., qui la presse de reprendre le flambeau. Ce comité regroupe des associations d’anciens combattants (Fnaca, Union nationale des combattants et Association des officiers et sous-officiers de réserve) et des associations patriotiques (Légion d’honneur, Mérite national, Souvenir français). Bien accueillie par les anciens combattants, Gisèle Thomas accepte cette mission en souvenir d’un grand-père mort à la guerre de 1914-1918, et de son père, qui a combattu en 1940. Elle sait aussi qu’elle peut compter sur le soutien de son mari, ancien combattant d’Algérie, engagé alors dans l’ALAT (Aviation légère de l’armée de terre) comme photographe de reconnaissance.

Partager le souvenir

Sa mère lui ayant donné tardivement les quelques lettres de son grand-père mort en 1914, Gisèle Thomas s’attache à combler les silences fréquents dans les familles en multipliant les interventions dans les classes, objets à l’appui, pour imprimer dans la mémoire des enfants des images qui ne s’effaceront pas. Aux élèves de CM2, elle raconte la Première Guerre mondiale à travers la vie quotidienne des Poilus, leur apporte les casques, les quarts, gamelles et bouteillons de ses oncles, et même un fusil Lebel avec sa baïonnette.

Pour la guerre de 1939-1945, un casque troué d’une balle et un masque à gaz incitent les collégiens à relativiser les contraintes sanitaires actuelles… Elle organise aussi avec les enseignants du primaire et du secondaire des expositions relatant l’histoire de France. Aux commémorations du 11 novembre, les jeunes élèves, acteurs du devoir de mémoire, lisent des lettres de Poilus, vendent le Bleuet de France aux côtés des anciens combattants, et fleurissent les tombes du carré militaire du cimetière de Saint-Cloud, sous l’égide du Souvenir français.

Bien sûr, c’est sur les lieux mêmes des combats que se transmet le mieux le souvenir : Gisèle Thomas emmène les élèves sur les hauts lieux des deux guerres : Verdun, le Chemin des Dames, Craonne… et bien sûr, les plages du Débarquement, le cimetière américain de Colleville, et même Auschwitz, grâce au soutien de la Ville. Grâce à Gisèle Thomas, les élèves sont aussi allés raviver la flamme du Soldat inconnu sous l’Arc de triomphe, et ont même participé à une prise de flamme pour la ramener à Saint-Cloud, ainsi qu’aux commémorations du 18 juin du Mont-Valérien, où ils peuvent parfois saluer le Président de la République…

Transmettre le flambeau

Le plus beau symbole de la mission que se sont donnée Gisèle et Jean-Claude Thomas est sans doute le dépôt de deux drapeaux, confiés aux collégiens de Saint-Cloud avec le soutien du Souvenir français : celui de Flandre Dunkerque au collège Verhaeren et celui de Rhin-et-Danube au collège Gounod. Au cours de cérémonies solennelles, les drapeaux ont été confiés aux jeunes générations, comme on se passe un flambeau en évitant à tout prix que la flamme ne s’éteigne. En unissant leurs forces pour rapprocher les jeunes du monde des anciens combattants, pour que le souvenir et la tradition se transmettent, Gisèle et Jean-Claude Thomas contribuent à unir les générations et à former, aux côtés des parents et de l’école, des citoyens éclairés. N’hésitez pas à venir les soutenir dans leur mission, en prenant vous aussi une part active au devoir de mémoire (devenez porte-drapeaux, quêteur pour le Bleuet de France…) !

 

Renseignements auprès du Comité d’entente :
Gisèle Thomas au 06 61 78 00 93 ou du Souvenir français : Jean-Claude Thomas au 06 60 20 59 01
Toute l'actualité