Au coeur du quartier Centre/Village

Distance : 1.5 KM

Durée : 1H15

Lieu : Centre / Village

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Le quartier Centre/Village fait cohabiter l’histoire du vieux Saint-Cloud et la modernité. Le noyau historique est délimité par l’actuelle rue de la Faïencerie et celle du docteur Desfossez, où l’on trouve les vestiges de l’ancienne collégiale fondée au VIIIe siècle à l’emplacement de la chapelle construite par Clodoald, le fondateur de la ville. À partir des années 1970, les bureaux de la Colline ou les résidences entourant le square Sainte-Clothilde ont densifié le quartier. Bonne flânerie à tous !

Suite à la Révolution française, les communes, et par conséquent les mairies, sont instituées. En effet, l’Assemblée constituante décrète, le 12 novembre 1789, « qu’il y aura une municipalité dans chaque ville, bourg, paroisse ou communauté de campagne ». Le 28 janvier 1790, Saint-Cloud élit son premier maire, Jean-Antoine Quitelle. À l’origine, la mairie de Saint-Cloud, située dans la rue Haute, occupe un immeuble qui est démoli pour permettre la construction de l’église en 1860. En 1868, le Conseil municipal commande un projet d’édification d’une nouvelle mairie par l’architecte communal Julien Bérault. L’Empereur Napoléon III, qui aime venir en villégiature au palais de Saint-Cloud, fait un don pour l’édification de la mairie.

Les travaux de construction sont rapidement interrompus par la guerre contre la Prusse déclarée le 19 juillet 1870, et ne pourront reprendre qu’au mois d’avril 1873. Ce n’est qu’au début de l’année 1874 que la mairie ouvre ses portes. Au milieu des années 1920, Henri Renard, l’architecte communal, prolonge le bâtiment en s’implantant sur le potager de l’ancien presbytère. En 1966, le bâtiment est surélevé et agrandi par l’architecte Maurice Benezech. Le parvis de la mairie est baptisé place Charles-de-Gaulle en 1971. La salle des mariages de l’hôtel de ville de Saint-Cloud est décorée de cinq tableaux du peintre clodoaldien Gaston La Touche (1854-1913). Quatre d’entre eux représentent les quatre saisons et ont été réalisés en 1895.

L’Allégorie de la Paix, aux dimensions plus imposantes, date de 1897 ; la scène se situe dans le parc de Saint-Cloud, on reconnaît en haut à gauche la cascade de Le Pautre et, sur la colline, le clocher de l’église Saint-Clodoald. À droite du tableau, à l’arrière-plan, le pont de Saint-Cloud enjambe la Seine. Au premier plan, La Touche a peint les portraits d’amis artistes comme le graveur Marcellin Desboutin (1823-1902), le compositeur Charles Gounod (1818-1893), le photographe Charles-Félix Maindron (1861-1940) et même son autoportrait derrière un chevalet.

Hotel de Ville

© DRVue des restes de la crypte de l’ancienne collégiale Gravure, fin XIXe siècle Saint-Cloud, musée des Avelines, inv. G 988.13.5

Au VIe siècle, Clodoald (522-560), petit-fils de Clovis, renonce au trône de roi de France pour devenir moine. Il fait construire une chapelle à flanc de coteaux, en bord de Seine, au lieu-dit Novigentum, où il constitue une communauté de prêtres. À sa mort, en 560, il est inhumé dans la crypte de la chapelle qu’il a bâtie. Au VIIe siècle, la chapelle est placée sous le patronage de saint Clodoald. Un siècle plus tard, elle est érigée en collégiale de neuf chanoines. Pendant huit cents ans, les reliques du saint sont conservées dans la crypte et vénérées par de nombreux pèlerins, favorisant la croissance du village qui prend le nom de Saint- Cloud en l’honneur de son saint tutélaire. Selon la tradition, un os de l’avant-bras de Clodoald est toujours conservé dans la châsse en bronze doré, sur l’autel de la chapelle des fonts baptismaux dans l’église Saint-Clodoald actuelle.

Au cours des siècles, la collégiale subit diverses transformations. La crypte, datée du VIe siècle, est la partie la plus ancienne. Un clocher de forme carrée, de quatre étages, surmonté d’une flèche en pyramide aurait été construit au IXe siècle, tandis que des piliers sont ajoutés au XIIIe siècle. Les funérailles d’Henri III, assassiné par le moine Clément à Saint-Cloud dans la maison de Gondi, y sont célébrées en 1589.

Au cours des siècles, la collégiale subit diverses transformations. La crypte, datée du VIe siècle, est la partie la plus ancienne. Un clocher de forme carrée, de quatre étages, surmonté d’une flèche en pyramide aurait été construit au IXe siècle, tandis que des piliers sont ajoutés au XIIIe siècle. Les funérailles d’Henri III, assassiné par le moine Clément à Saint-Cloud dans la maison de Gondi, y sont célébrées en 1589.

La collégiale devient une église paroissiale à partir de 1635. Cependant, vers 1750, celle-ci se dégrade et finit par tomber en ruines. En partie rasée en 1778, il n’en subsiste que les soubassements du choeur et du transept, l’abside de la crypte et la dernière travée à chevet plat du bas-côté nord, les matériaux ayant été utilisés pour la construction d’une nouvelle église à 25 mètres en arrière de l’ancienne, à l’initiative de Marie-Antoinette, Reine de France et propriétaire du château de Saint-Cloud depuis 1785.

En 1874-1875, la crypte de l’ancienne collégiale fait l’objet de fouilles en vue de retrouver le tombeau de saint Clodoald. Néanmoins, il semble que ce dernier ait été détruit pendant la période révolutionnaire. En 1960, le docteur Marc Savary, habitant alors au 12, place de l’Église, trouve cinq squelettes en creusant une cave sous sa maison. Robert Hardouin, conservateur du musée d’histoire locale, souligne qu’il pourrait s’agir de moines mérovingiens.

Le square Charles-Gounod, où se trouvent les vestiges de la collégiale, porte le nom du célèbre compositeur clodoaldien, organiste à l’église Saint-Clodoald et dont le buste en bronze érigé au milieu du square a été fondu par Hébrard, selon un plâtre de Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875).

Eglise Saint-Clodoald

Choeur de l'église

L’église collégiale de Saint-Cloud tombant en ruines, la reine Marie-Antoinette fait construire, à partir de 1787, une église de style néoclassique par l’architecte Jean-Philippe Lemoine de Couzon (1743-avant 1818). Interrompue par la période révolutionnaire, l’édification de l’église est finalement achevée en 1820.

Néanmoins, elle semble avoir été détruite par un incendie quelques années plus tard. Sous l’impulsion du père Pierre Romand, curé de Saint-Cloud de 1860 à 1887, l’église est reconstruite de 1861 à 1863 par Pierre Isidore Benezech (1810-1863), sous la direction de l’architecte Jean-François Delarue (1815-1892).

La construction de cette nouvelle église reçoit le soutien financier de l’Empereur Napoléon III. L’église est bénie le 12 mai 1863 par Monseigneur Mabille, évêque de Versailles ; le clocher est achevé en 1864.

L’église Saint-Clodoald, de style romanogothique, est composée de trois nefs. Sa longueur est de 46 mètres, sa largeur de 20 mètres, et la croix du clocher culmine à 60 mètres de hauteur. L’édifice est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 16 février 1995 et renferme un patrimoine remarquable. À l’intérieur de l’église, au niveau du narthex, se trouve un Christ en Croix peint en 1863 par Michel Dumas (1812-1885), élève de Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867), et offert à l’église par Napoléon III en personne en 1865.

Dans la chapelle des fonds baptismaux, audessus de l’autel qui abrite les reliques de saint Clodoald, un grand tableau du peintre Charles Durupt (1804-1838), daté de 1831, représente Saint Cloud renonçant au trône et se faisant moine. Le saint se coupe les cheveux devant Eusèbe, évêque de Paris, en signe de renoncement au trône. Dans la chapelle de la Vierge, une Vierge à l’Enfant, statue en bronze de l’artiste clodoaldien Joseph Cirasse (1853-1926), domine l’ensemble. Les mosaïques représentant les anges musiciens et les peintures murales inspirées du Rosaire ont été réalisées en 1928-1929 par Charles-Geoffroy Dechaume (1877-1944).

Les vitraux, illustrant Marie au pied de la croix, L’Annonciation et Sainte Véronique, sont l’oeuvre de Maurice Tastemain (1878-1944) et datent également de 1929. Sur les piliers qui encadrent le maître-autel, les deux bienfaiteurs de l’église sont représentés. À gauche, Marie-Antoinette tient la maquette de son projet d’église, tandis qu’à droite, Napoléon III porte la maquette de l’église actuelle. Le choeur de l’église est orné d’un décor monumental exceptionnel illustrant les grandes étapes de la vie de saint Clodoald : Saint Cloud ordonné prêtre, La translation des reliques, L’Apothéose de Saint-Cloud, Saint Cloud construit son monastère et Saint Cloud guérit les malades. La réalisation de ce cycle décoratif a été confiée par l’État au peintre d’histoire Jules-Alexandre Duval Le Camus (1814-1878) entre 1868 et 1875, avec le concours d’Alexandre Denuelle (1818-1880) pour les peintures ornementales.

Dans la chapelle du Saint-Sacrement, située à droite du choeur et dédiée à Saint Louis, est présentée la Descente de croix de Gaston La Touche (1854-1913), offerte à l’église par la veuve du peintre, peu après la mort de celui-ci en 1913. Dans la nef centrale se trouve une chaire monumentale sculptée dans le chêne par Ernest Guilbert (1848-1913).

Après avoir été présentée à l’Exposition universelle de 1900, elle est installée dans l’église cette même année. De part et d’autre de saint Pierre, représenté sous les traits du pape Léon XIII, se trouvent saint Jean, sous les traits d’Ernest Guibert, et saint Clodoald, sous les traits d’Édouard Deffaux, curé de Saint-Cloud de 1889 à 1902. Un ange aux ailes déployées surmonte le monument. À la tribune, au-dessus du portail central, domine un majestueux orgue Cavaillé-Coll de 1877, sur lequel a joué Charles Gounod (1818-1893).

 Bureau de la coline

Accolé au Domaine national de Saint-Cloud, l’îlot du quartier Centre, délimité par la rue d’Orléans, la rue Royale et la Seine, a subi une profonde mutation. Ce quartier était autrefois celui des hôteliers, restaurateurs, limonadiers et marchands de vin dont l’activité se développait autour de la place d’Armes, rebaptisée par la suite place Georges-Clemenceau, la « Gare des Fêtes » et l’entrée du parc.

Dans les années 1930, le Plan d’aménagement de la région parisienne transforma profondément la place Georges- Clemenceau : les cafés et les restaurants disparurent lors de la construction de l’autoroute de l’Ouest et du viaduc, et Saint-Cloud perdit alors beaucoup de son caractère festif. Le quartier ancien a entièrement disparu, remplacé par les Bureaux de la Colline, résultat d’une grande « rénovation urbaine » menée par le maire Francis Chaveton dans les années 1970, période d’essor démographique de la Région parisienne et de fort développement du secteur tertiaire. Cet ensemble de bureaux a été construit en 1972 par l’architecte Noël Le Maresquier, élève de Claude Parent et prix de Rome en 1930. Il avait été chargé en 1944 de la reconstitution de plusieurs villes bombardées et était partisan de « la table rase ». Le projet initial a été réduit de moitié suite à l’intervention de la nouvelle municipalité conduite par Jean-Pierre Fourcade, élu maire en 1971.

Derrière les bureaux de la Colline, l’autoroute de Normandie illustre également la modernité des aménagements urbains de ce quartier. Celle-ci a été construite à partir de 1935 pour faire face à l’augmentation de la circulation. La Seconde Guerre mondiale entraîne un arrêt des travaux et le tunnel de l’autoroute est réquisitionné par les Allemands pour entreposer des munitions. Ces derniers ont même menacé de faire exploser le tunnel quelques jours avant la Libération, mais cette tentative a échoué. Les travaux reprennent après la guerre et le tunnel est inauguré le 9 juin 1946. Un grand prix automobile et motocycliste est organisé à cette occasion.

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