Le Paris insolite de François Darmigny

Actualités 29/04/2025

Un peu plus de cinq années après le confinement du printemps 2020, la Ville expose à partir du 6 mai au jardin des Tourneroches une quinzaine de photos de François Darmigny, prises dans les rues de Paris, capturant ainsi la capitale, déserte, statique sous un ciel sans nuages.

Connu du grand public pour ses couvertures de magazines, affiches de films et portraits des plus grandes stars, le photographe clodoaldien François Darmigny décide en mars 2020 de photographier la capitale, livrée à elle-même, ses rues, ses places et ses ponts déserts. 

« Je me suis baladé pendant plus de dix jours dans cette capitale silencieuse. Chaque jour, je parcourais Paris – mon boîtier pour seul ami – et j’en ai goûté la magie. Paris débarrassé de ses voitures, de ses touristes et de quelques-uns de ses habitants… J’ai aussi voulu montrer ce Paris que j’aime, son architecture et ces lieux, comme les Champs-Élysées, que l’on ne connaît pas sans piétons ni voitures. »

Lundi 23 mars, le sixième jour du confinement – et le troisième du printemps – François « dérushe » ses photos et écrit « Au fil des rues, Paris fait la grasse matinée ; comme un repos tant attendu, des vacances forcées. Je traverse tous les quartiers dans une même litanie. La Grande- Armée, L’Arc de Triomphe, les Champs-Élysées, les quais… Depuis quelques jours, la température grimpe. Pas seulement la nôtre, mais bel et bien celle de cette saison qui, comme un pied de nez, reprend ses droits. Alors que la France entière craint de suffoquer à cause d’un virus déboulé de si loin, le printemps instaure ses règles : plus de pollution, le calme absolu, les arbres en fleurs, la douceur d’un matin après les sueurs froides des dernières semaines. Quel drôle de sentiment… Seul dans ce Paris libéré il manque quelque chose sur la bande-son. Tandis que certains n’ont plus de goût ni d’odorat, le boulevard Saint-Germain cherche ses intellos, amis de toujours. Ses trottoirs s’ennuient des terrasses de café, de ses fêtards qui ne sortent plus de chez Castel, Léon a perdu de vue Bruxelles, le métro ses usagers et moi, mes repères. Seul, je suis seul, moi, l’ancien reporter de guerre, moi, le photographe des stars. Une immersion dans une guerre d’un genre inconnu. Une star devenue l’ennemi numéro 1. Invisible. Partout et nulle part à la fois. Ce virus est tout autour de moi. » 

Cinq années ont passé, et ces photos, majestueuses, nous font voir la capitale d’un autre œil.

Paris insolite, du 6 mai au 6 juillet sur les grilles du jardin des Tourneroches.

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